Accueil A la une Commentaire – Importation de biens non essentiels : La fin d’une injustice fiscale

Commentaire – Importation de biens non essentiels : La fin d’une injustice fiscale

En recevant  Mme Mechkat Slama Khaldi, ministre des Finances, le lundi 7 avril, le Président de la République a mis le doigt sur un point important et crucial dans la guerre de libération nationale et qui évitera à la Tunisie de devenir un vrai dépôt des marchandises importées au lieu de développer sa propre industrie. Autrement dit, il vient de mettre fin à une injustice fiscale qui n’a que trop duré.

Kaïs Saïed a mis en avant l’importance d’un système fiscal équitable et juste, ainsi que la réduction des importations de biens non essentiels, dont les bénéfices «ne profitent qu’à une minorité». Il a déploré ensuite que certaines marchandises importées, non indispensables, soient soumises à des taxes trop faibles, ce qui ne permet pas d’instaurer la justice économique espérée 

Force est de croire que c’est le geste d’un Président de la République qui met l’amour de sa patrie et le bien de son peuple au-dessus de tout et de tous. En effet, la Tunisie vit depuis la décennie noire une situation kafkaïenne en termes de justice fiscale. Jusque-là, elle est le seul pays au monde où les importateurs de produits étrangers paient moins de taxes que les fabricants du «made in Tunisia».

Pour ne citer que ces exemples, il s’agit des produits cosmétiques, la fabrication des pneus, la fabrication du marbre et les préparations chocolatières entre autres. C’est un secret de Polichinelle que de dire que cette injustice fiscale a été instaurée par la minorité des lobbies de l’importation, pendant la décennie noire grâce à leurs accointances avec les gouvernements précédents. Il s’agit d’une loi décrétée en 2018 qui permet à tous les produits étrangers, même les plus inutiles, d’envahir le marché tunisien.

L’astuce fiscale qui a permis de remplir nos étals même de pain importé est la suivante. Cela s’appelle le «droit de consommation» et qui impose aux fabricants tunisiens de payer une taxe sur le prix de vente, alors que l’importateur paie cette taxe sur le prix d’achat (le prix d’achat étant trois à quatre fois  inférieur au prix de vente, l’importateur paiera ainsi trois à quatre fois moins de taxe que le producteur tunisien). La décision du Président de la République d’instaurer cette justice fiscale afin de protéger l’industrie locale est une bonne nouvelle pour tous et une manière de garantir la pérennité des emplois en Tunisie.

Tous les pays du monde défendent leurs industries. L’exemple des nouvelles taxes instaurées par les Etats-Unis est édifiant. Un député français a fait interdire le chocolat à tartiner algérien pour protéger la production locale, et les exemples sont légion. C’est une attitude très saine que le Président de la République vient de tracer pour la souveraineté nationale. L’industrie nationale et le «made in Tunisia», c’est ce qui constitue pour nous une valeur sûre qui garantit notre indépendance financière et alimentaire. Non, la Tunisie ne deviendra pas un dépôt pour les marchandises étrangères non essentielles. 

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